Un changement organisationnel réussi ne se résume pas à des nouvelles technologies et des processus clés remaniés. En 2025, des mutations technologiques radicales nous forcent à anticiper et à nous adapter en profondeur. Une transformation numérique stratégique, à accompagner de façon systémique, avec focus sur les équipes, pour atteindre les objectifs de développement et de croissance. Toute mutation structurelle au sein des organisations est guidée par des moteurs humains, sociaux et émotionnels profonds.
La technologie doit soutenir ce processus et non le diriger. L’IA ne tiendra pas toutes ces promesses, mais l’organisation sera brutalement transformée : la culture collective, l’apprentissage et les talents, les dynamiques sociales et la résilience, les émotions et l’inclusion. Il faut anticiper.
Votre organisation suit-elle le rythme de ces évolutions ? Vos équipes sont-elles prêtes à s’adapter ? Avez-vous déjà identifié les leviers humains essentiels à la réussite ? On fait le point sur le facteur humain.
Sommaire
I°. Changement Organisationnel, au-delà des Processus Techniques
- 1.1 Modèles de changement : les méthodes classiques perdent face à la Tech.
- 1.2 Exemples, Conseils d’application du changement organisationnel
- 1.3 Changer, entre modèles, culture, résilience et tâches quotidiennes
- 1.4 Les Neurosciences au chevet des vraies pratiques de changement
- 1.5 Alléger les coûts des mutations technologiques, restaurer l’humain
IV°. Conduite du Changement Organisationnel : le Renouvellement ?
I°. Changement Organisationnel, au-delà des Processus Techniques
Comme le note Edgar SCHEIN : “La mise en œuvre du changement culturel est à l’entreprise et son management, ce que la formation de la personnalité est à l’individu“. Une vision vivante, incarnée et responsabilisante, souvent menacée par des procédures, rôles et mécanismes de contrôle excessifs. Pour les leaders, c’est une invitation à dépasser l’angle purement technique des pratiques de management.
À commencer par décloisonner ces silos structurels qui minent l’alignement stratégique. Ma proposition : écouter les signaux faibles émis par vos collaborateurs, et penser des ajustements adaptatifs à partir d’un futur émergent.
Dans mes activités, j’observe ces dynamiques des systèmes humains et champs sociaux, qui coiffent les réalités techniques. Par mes formations et coaching personnalisés, en cartes mentales et pensée visuelle avec Mind Mapping Décision, j’évolue entre diagnostics, modèles théoriques et actions des projets. Il y est toujours question de transformation, mais parfois la planification ou l’ajustement incrémental ne suffisent plus. Pire, ils deviennent des obstacles. Synchroniser les cycles et rythmes complexes des écosystèmes, c’est mobiliser le capital humain et son cercle d’influence. Quels sont ces leviers de l’approche holistique pour fédérer ? C’est l’objet de cet article.
1.1 Modèles de changement : les méthodes classiques dépassées en 2025
Les modèles de changement en entreprise procèdent par étapes, pour satisfaire des séquences mécaniques : on conçoit un programme, on planifie et on déroule les séquences au cœur des processus de travail.
En 2025, les bouleversements technologiques sont fous. Ils renversent la conception des systèmes d’information, les rôles du management et les processus au cœur des activités de développement. De quoi réveiller la résistance des équipes aux initiatives de modernisation, avec un risque de stress imminent.
Un exemple : après 25 ans de SAAS (Software As A Service), ce pilier structurel du numérique bascule vers un modèle 100% opposé de “Services As A Software“.
La révolution IA en cours de déploiement nous plonge dans le workflow, le process et l’automatisation, créant des possibles, improbables quelques mois auparavant.
Comment se préparer à ces nouveaux paradigmes et cadres de référence des modes de pensée et d’action ? Comment communiquer et se comprendre sur ces sujets techniques et le reste ? Quelles bonnes pratiques ?
“Tous les modèles de référence sont faux. Mais, certains sont assez utiles” (Georges BOX).
Aucune recette miracle standard n’existe. Pariez sur des cycles et processus de diagnostic, de renforcement de l’engagement, de questionnements interprétatifs structurés. Un cadre discursif, une stimulation des talents pour formuler des hypothèses et trajectoires associées. Le tout avec une communication plus mature, sans saturation. Ces approches justifient un changement d’attitude chez les leaders concernés.
La pensée systémique reconnaît la complexité et la nature dynamique sous-jacente des systèmes sociaux, contrairement à la pensée linéaire traditionnelle, qui vise à identifier des relations directes de cause à effet. Un regard systémique sur l’ensemble des interactions sociales, loin des modèles déterministes, se rend attentif aux interconnexions, aux boucles de rétroaction et aux propriétés émergentes. Il y a des passages de seuils d’engagement, et des allers-retours, bien plus que des étapes formelles et programmatiques de changement. Ce dernier est une résultante, une externalité de passages de seuils d’abord individuels. On peut ensuite chercher à rassembler une équipe diversifiée de champions du changement, pour mieux embarquer l’organisation.
Deux types conceptuels de changement sont cités, mais en 2025, la réalité est hybride et résulte de :
- Modèle réactif : considère les organisations comme des entités qui s’adaptent aux pressions externes.
- Modèle proactif : mise sur l’axe stratégique, les intentions des dirigeants et le choix des projets menés.
L’approche réactive répond à des stimuli externes, souvent par le biais de schémas routiniers, pouvant manquer de prévoyance. L’approche proactive écoute les changements systémiques, structurels et tient compte du comportement humain. Un dosage subtil qui porte des conceptions distinctes des relations humaines.
1.2 Exemples et Guides d’application du Changement Organisationnel
Le facteur humain s’appuie sur une approche proactive et discursive. On veut ouvrir les échanges, avec un partage large : des émotions aux savoir-faire métier (knowledge management).
Je partage mon expérience de 15 ans à éclairer la performance des projets, soumis aux aléas des transitions professionnelles, avec impacts sur la culture et les activités de l’entreprise.
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1.3 Changer : entre modèles, culture d’entreprise, résilience et tâches quotidiennes
Un écosystème d’entreprise doit avoir une mission claire, pour diriger des actions efficientes dans les projets. Son évolution en dépend, avec ou sans visée d’innovation. La sociologie des organisations le confirme.
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Comment anticiper les mutations qui pointent dans votre secteur ?
Car ces ruptures affectent la manière dont les employés perçoivent leurs rôles, se connectent et coopèrent. Peu de managers mesurent ces effets, mais leurs d’employés redoutent déjà d’être remplacés. Exposer les vertus de l’intelligence collective en cas d’ajustements structurels massifs ou de restructuration ne suffit pas.
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Ces modèles sont connus de 80% des dirigeants, mais, avec 70% d’échec, leur application reste délicate. Trop prescriptifs ou exclusifs ? Trop partiels ou mal utilisés ? Dans ces transitions, le facteur humain est encore trop négligé. On doit viser l’engagement au travail, la capitalisation des idées et des informations, la vitalité, l’innovation. Les leaders qui veulent réussir la danse du changement, peuvent s’inspirer du rôle de manager de transition, pressé par le temps, et raisonnant en ternes de système.
Je vois la “gestion des transitions” comme une vision dépassée. Le souci du capital humain, l’agilité et la fabrique du sens favorisent un renouvellement qui prend soin de lui-même ! Tout d’abord, respectons l’existant : changer ne signifie pas dénigrer ce qui a déjà été fait. Mais, il faut une bascule de contexte. Alors, on s’appuie sur ce qui est, et on lance les adaptations selon une approche incrémentale et progressive. On se rend observateur d’une dynamique de mouvement continu, seul flux porteur de progrès. La communication dépasse l’interaction fonctionnelle, et progresse vers une relation plus transparente, profonde, soucieuse d’intégrité fondamentale.
Le sens n’est pas une donnée statique. Il se construit à travers l’action collective : “Le besoin de sens naît de trois besoins fondamentaux que sont le besoin de sécurité, le besoin de reconnaissance et le besoin d’avenir, de vision désirable“. David AUTISSIER, énonce que le sens et l’action guident la courbe de l’évolution, dans un cadre de leadership appréciatif qui valorise les réalisations.
“La seule façon de donner un sens au changement est de s’y plonger, de suivre son mouvement et de se joindre à la danse” (Alan WATTS). Méthodes, stratégies adaptatives et mouvements souples en quête de fluidité et d’anticipation. Une progression ciblée pour naviguer efficacement dans des environnements complexes.
1.4 Pourquoi Intégrer les Neurosciences en facilitation des transformations ?
Notre cerveau est programmé pour privilégier la sécurité et la prévisibilité. Du point de vue biologique, l’amygdale détecte les menaces, déclenche une réponse brusque au stress, source de résistance. L’inconnu est jugé comme dangereux, et dicte des comportements d’évitement pour minimiser les risques.
Les biais cognitifs (statu quo, confirmation…), amplifient la résistance aux évolutions, au-delà des réponses biologiques. La familiarité et la prévisibilité nécessitent moins d’efforts cognitifs, ce qui en fait un choix par défaut. Ces biais entraînent des attitudes défensives qui affectent la capacité d’adaptation
De plus, selon un principe d‘attachement aux investissements passés, le cerveau redoute l’abandon d’un projet qu’il assimile à une perte avec réponse émotionnelle négative.
Il faut donc miser sur la neuroplasticité, cette capacité du cerveau à se réorganiser en formant de nouvelles connexions neuronales régulières pour sortir du blocage : nouveaux comportements en réponse à l’expérience vécue, adossée à une culture d’apprentissage continu et une ouverture d’esprit. Cela utilise la répétition pour ancrer de nouvelles voies neuronales par renforcement positif et système de récompense.
Le modèle SCARF (David ROCK), identifie 5 domaines clés qui influencent nos expériences sociales et conditionnent les réactions à la nouveauté dans le cerveau et qu’il faut soigner :
- Statut : minimiser le poids du statut. Offrir plus de reconnaissance et de possibilités d’évolution, sur base des talents et de la contributivité réelle plus qu’en lien au statut.
- Certitude : communiquer des calendriers sur les actions liées aux transformations, pour mieux sécuriser.
- Autonomie : préserver l’autonomie en impliquant les employés dans les processus décisionnels selon leur degré d’influence et de motivation. À négocier individu par individu.
- Relation : cultiver des relations et le sentiment d’appartenir à un groupe en poussant la collaboration.
- Équité (Fairness) : renforcer la transparence et la communication sur l’impact réel des transformations.
Ces étapes adoucissent le processus de transformation, surtout en temps de remise en cause profonde.
1.5 Alléger les coûts des mutations techniques, restaurer l’angle humain
L’irruption de l’IA dans toute l’entreprise est une poussée à fort coût émotionnel et psychologique pour vos équipes. Comment assumer une saine gestion émotionnelle face à ces mutations technologiques radicales ?
La résilience organisationnelle ne se développe pas sur la peur de l’inconnu, ou sur le stress lié à l‘obsolescence des compétences. Les managers ont besoin d’espaces psychologiquement sécurisés dans l’entreprise, pour gérer la résistance au changement des collaborateurs. À entendre, non comme de la “mauvaise volonté“, mais comme une capacité de perception et décodage de ce qui bouge. Un signal pour mieux faire ensemble.
Les managers ne sont pas préparés, ils manquent de compétences en IA et de soft skills pour décoder les émotions complexes issues d’un changement technique brutal. Pire, sentant ce déséquilibre entre progrès technologique et préparation organisationnelle, ils intensifient leurs méthodes traditionnelles de gestion de projet. Maladresse, manque d’empathie ou peur de perdre le contrôle, cette stratégie mène à une impasse.
“L’essor de l’IA : au-delà de l’excitation, une opportunité unique à saisir : la création de groupes de ressources et de réseaux professionnels de soutien pour monter en compétences sur l’IA. L’occasion de flécher les investissements : faire collaborer managers, équipes et partenaires de l’écosystème sur ces nouveaux terrains. Quitter sa position de sachant pour celle d’apprenant. Parce que l’IA et ses capacités à mettre en œuvre, par des non-informaticiens, change la valorisation des expériences humaines. Alliances hybrides Humain – IA qui redessinent la vision du changement en entreprise“.
Connaissez-vous les livres de Gareth MORGAN, Images of Organization and Imaginization ? Ils sont éclairants. Ils revisitent les théories du management fondées sur des métaphores implicites, conscientes ou non. L’entreprise y est vue tour à tour comme : 1. Machine efficiente ; 2. Organisme vivant ; 3. Cerveau pensant ; 4. Culture ambiante ; 5. Système politique ; 6. Prison psychique ; 7. Flux en mouvement ; 8. Instrument de pouvoir.
La réalité est toujours un assemblage à facettes de ces 8 dimensions, et cela guide l’expression des visions du changement. Agilité mentale où chacun peut examiner ses dominantes et son rôle selon ces 8 axes.
Je pense qu’il faut tendre vers des choix très politiques en faveur de :
- La création d’espaces sécurisés où les collaborateurs déposent leurs inquiétudes sans peur,
- La reconnaissance explicite des émotions comme première étape vers une résilience accrue,
- La généralisation de la résilience personnelle et organisationnelle avec une facilitation solide.
Les méthodologies et outils de la pensée visuelle, offrent un cadre d’apprentissage organisationnel, structuré et sécurisé pour aborder ces ressentis individuels et collectifs. Tout choix de pratique reflète un état de la relation Individu – Collectif. Prenons soin du système vivant de l’organisation et des résistances des parties prenantes.
II°. Entreprises : Qui doit Piloter la Conduite de la
Transformation Organisationnelle ? (rôle des RH)
Qui sont les gestionnaires du changement ? On pense leadership, et on se tourne vers les dirigeants, managers et cadres intermédiaires. Les chefs de projets qui font cela très bien. À condition de dépasser la figure du Héro ou du Sauveur. Dépasser les illusions de mouvement des réunions à rallonge sans avancée réelle.
Un impératif : ne pas se tromper de niveau. Au chevet des acteurs.
- Le sociologue Michel CROZIER par la résistance comme “l’expression raisonnable et légitime des risques ressentis par les acteurs“. Pour lui, la conception du pouvoir est avant tout relationnelle. Changer la qualité des relations et le construit humain entreprise bouge avec.
- Pour Henry MINTZBERG, la structure organisationnelle est vue telle un système composé de la “somme des façons de découper le travail et de coordonner les tâches associées”. On est dans l’opérationnel.
Le vrai leader ne fuit pas l’inconfort, il l’accepte et le transforme en énergie collective. Il voit l’inconfort ressenti comme déjà la trace d’une perception d’une transformation personnelle et organisationnelle en cours. Un système d’alarme qui pointe les failles des processus en place. Une solution : un profil leader facilitateur.
Pensez-vous comme moi aux compétences des Ressources Humaines ?
En 15 ans, j’ai souvent travaillé avec les RH, avec le mind mapping : cartographie de compétences, formation, projets professionnels, engagement collaboratif. Vu ces contraintes du cadre réglementaire, au détriment d’un accompagnement proactif. Il faut former les RH à l’IA, afin qu’elles affirment ce rôle de facilitateur et coach.
Les RH peuvent pousser un leadership éveillé, dont le vrai pouvoir réside dans la capacité à renoncer au contrôle à tout prix et à s’appuyer sur le talent des équipes, puis sur les technologies modernes. Agir avec courage au centre de sa zone d’influence.
Qu’il soit anticipé ou redouté, le changement organisationnel est là. Le compte à rebours commence, et sa signature ne se lit pas juste dans ces petites aventures avec l’IA générative de ChatGPT. Sa trace est plus profonde et se nomme IA Agentique, MCP et AGI.
Plus les transformations sont profondes, plus les dynamiques émotionnelles sont complexes. Les employés reconnaissent intellectuellement la nécessité des changements, et ils éprouvent simultanément des émotions négatives telles que la peur et l’incertitude. Pour franchir ce seuil, décodons les structures, les comportements dans l’action. Pour intégrer la technologie de manière fluide et transparente dans les processus métier, avec un soin porté aux leviers et catalyseurs humains.
2.1 Compétences clés : questionner, rassurer et adapter la culture de l’organisation
La communication sur les avancées technologiques de L’IA, génèrent une pression adaptative et du stress dans les équipes. Comment aider l’acceptation des mutations sans brutalité et décoder leur mécanique interne et locale ?
Nous devons restaurer une approche intégrative, qui valorise la mobilisation humaine dans les activités. Les RH vont-elles se saisir du sujet, et que proposeront-elles ? Car au-delà des aspects techniques, le facteur humain forme un écosystème interconnecté irrigué par des dynamiques sociales, relationnelles et émotionnelles.
La formation est une réponse, mais elle ne suffira pas à porter la vision. Privilégions un cadre éducatif structuré, dans la durée, teinté de psychologie sociale et sens du travail, de bien-être professionnel et contributivité. À ces conditions, on pourra renforcer les chances de succès de l’entreprise dans ses projets de développement.
2.2 Approche et vision holistiques (univers de sens et travail épanouissant)
Les facteurs organisationnels ont un rôle central dans la détermination du comportement individuel et collectif. Une force sous-jacente qui façonne l’efficacité des activités de gestion courante. Les aspects comportementaux viennent renforcer l’intelligence stratégique de l’entreprise et cette progression peut être décisive :
- Identifiez les comportements clés à renforcer pour vos objectifs, et incarnez-les chez vos managers,
- Œuvrez sur le renforcement positif des couples, talents singuliers – comportements des personnes,
- Démontrer la performance collective tirée de ces assemblages, et acceptez de ne pas tout contrôler,
- Croisez les axes exogène et endogène, et couplez le stratégique, technique, social et comportemental.
Le succès des transformations organisationnelles radicales, face au rythme accéléré des ruptures et transitions, se doit de répondre à ces 2 exigences :
- De donner un sens minimum à un fait ou événement, de façon individuelle et collective,
- D’assurer une transition fluide face à ces faits, au dedans et en dehors de l’entreprise.
Un défaut de décodage et d’acceptation du changement, des tensions trop présentes et répétées, et c’est la cohésion collective et l’efficacité des interactions qui se trouvent menacées. Soigner les dynamiques sociales, c’est l’occasion de façonner des relations interpersonnelles plus résilientes dans l’entreprise.
Et si le leadership repensait des sciences de gestion plus intégratives ? Qui nomment les complexités du comportement humain ? Déjà en 1980, Peter DRUCKER (“Le prix de l’excellence“) pointait le besoin d’un changement profond des plans de gestion, visant un processus maître diagnostiquant la santé d’autres processus internes. Ce maître, c’est la santé organisationnelle et l’intelligence émotionnelle, la création de sens et l’expression des talents.
Comme le note David AUTISSIER ci-dessous, chaque dirigeant est à la fois leader, manager, et gestionnaire, et ce dernier rôle est aussi traversé par les dynamiques d’adaptation. Chacun est responsable de l’adaptation, doit déjà se changer lui-même, et sortir de ses croyances limitantes.
Les Formations Mind Mapping personnalisées s’adressent autant aux CODIR, Managers, qu’aux Équipes. On en discute en atelier gratuit. Inscriptions ci-dessus (5 places maxi).
III°. Quels Outils pour Transformer l’Invisible en Évidences ?
Ma proposition : visualisons ces liens invisibles qui tissent la culture d’entreprise, et le succès des projets.
Les théories du changement reposent sur des vues trop partielles. Or, une dynamique sociale complexe est toujours à l’œuvre. Elle sculpte les comportements individuels et les niveaux d’engagement de chacun. En France, le mode de pensée mécaniste est assez ancré dans notre conception des transitions.
La mondialisation n’efface pas les influences nationales dans les approches managériales. En France, l’étude EU-OSHA, note à propos des interactions humaines : une plus faible dynamique sociale, autonomie, et participation des salariés à la gouvernance des entreprises en UE. La QVT a de beaux jours devant elle.
Le mode de participation indirect, via les représentants du personnel et syndicats, existe, mais le mode direct de participation à la prise de décision est moins actif (Source IGAS 2025 : Pratiques managériales dans les entreprises en France. Pourtant, la crise du sens du travail est là, avec l’attente d’un dialogue social renforcé et réflexif.
Voici 2 pistes expérimentées dans mes accompagnements, pour modestement faire changer les situations figées : la Facilitation et la Cartographie visuelle.
3.1 Facilitation Visuelle : de l’intelligence des conversations aux structures de soutien
Les pratiques de facilitation visuelle concentrent des savoirs et savoir-être pour le soutien des projets.
Pour les managers, c’est l’opportunité unique de cultiver et déclencher la facilitation au meilleur moment, pour l’autonomie et l’engagement des membres de l’équipe.
Il y a là des réserves de résilience et d’innovation.
En voici quelques piliers structurels :
- Effacement progressif des égos trop présents, face à une complexité rendue visible. Éclairer le fait que le changement fondamental à travers le seul prisme du dirigeant ou du manager ne suffit plus. Passer d’une pensée auto-centrée à une conscience collective, dont le bien-être des parties prenantes.
- Capitalisation des points de vue et perspectives, reconnaissant la valeur de l’expérience et son récit, tout en refusant une portée de valeur absolue, qui mène à un aveuglement systémique. Le lien au contexte prime.
- Retour d’information immédiat et visibilité accrue des changements en cours. La force du récit et de l’intelligence des conversations, encadrées par un sentiment d’appartenance à une entité organisationnelle.
Le rôle pivot des pratiques visuelles comme le mind mapping dans l’articulation entre les dynamiques sociales internes et les stratégies globales d’entreprise est unique.
L’individu se change quand il vit une expérience et en fait le récit, qu’il soit historique, expérientiel ou prospectif. Une construction validée par les travaux de PIAGET et KOLB, avec la narration qui forme des images mentales du développement futur. La facilitation visuelle s’en inspire, dans une dynamique d’adaptation, qui intègre les changements de paradigmes.
Pensez le changement à petits pas, en étapes gérables, et ne visez pas une transformation massive en une seule fois. Cela réduit la perception de la menace en mettant en œuvre les mutations plus progressivement. Ajoutez-y une pratique d’écoute authentique des initiatives locales de changement, plus nombreuses que vous ne le pensez.
3.2 Cartographie des dynamiques du milieu organisationnel en changement
La cartographie vous aide ! Elle capture, nomme et représente cette complexité de manière accessible. Ce n’est pas le dispositif technique en lui-même, mais l’ouverture d’espaces d’échanges, au
Parce que les méthodes et les outils de pensée visuelle injectent de la vitalité et robustesse systémiques dans les tâches quotidiennes des projets, ce qui renforce la dynamique sociale.
Voici la cartographie de cet article : ses couches actives, clusters, patterns, mots clés…et plus. Le sens s’ouvre, managers et équipes, y gagnent.
La cartographie est ce pivot qui met en mouvement, rend vivant, explore la psyché collective de l’organisation.
On saisit l’intériorité d’un système en explorant ses composants et équilibres plus profonds. Des suites de zooms In-Out, où l’humain perçoit ses zones d’influence, et sort d’une perception floue, éloignée de l’action. On peut alors bâtir des groupes influents de type coalition et coordination directes.
On sort alors de l’intellect froid, on se lance dans l’action avec un avantage compétitif, car :
- Ces assemblages culturels, alignés et performants, sont impossibles à imiter par les concurrents,
- La gestion du changement est à la jonction des stratégies prescriptives et méthodes participatives,
- La force de l’apprentissage visuel devient un levier de résilience, actualisant les schémas de pensée.
Dirigeants et Managers épousent alors autant les dimensions analytiques, qu’humaines des projets. Cette dualité signe une transformation réussie. Mind mapping et facilitation révèlent leur force avec un premier niveau de conscience de soi, puis un second, des patterns à l’œuvre au sein du système vivant de l’entreprise.
Conduite du Changement Organisationnel : le Renouvellement ?
Pour goûter à la synergie créée par une équipe alignée et engagée, la facilitation apparaît plus que jamais comme un pivot central et un contrepoids au “tout technologique”, réaffirmant la centralité de l’humain dans les processus de transformation. J’anticipe votre remarque : “l’individu au centre ? J’ai déjà entendu cela dans l’analyse des retards pris par les entreprises sur la digitalisation”. C’est vrai ! Les entreprises ont posé, parfois tardivement, la prévalence de l’humain, mais ont-elles pour autant plongé dans les fondamentaux de la communication et de la facilitation ? Pour la plupart, j’en doute.
Cette fois-ci, surveillons vraiment le climat émotionnel et la résistance des employés au changement. Pensons davantage renouvellement, avec des organisations qui intègrent la facilitation dans leur culture, et disposent d’un système d’alerte quant à l’appropriation des mutations par les équipes. Elles misent sur une fluidification de la communication avec le décodage fin des dynamiques sociales et organisationnelles. Elles repèrent et acceptent les micro-cultures projets ou communautés, qui portent l’ensemble, pour changer les défis en opportunités.
Auteur : Denys LEVASSORT, Fondateur du site mind-mapping-decision.com.
Fort d’une expérience de +15 ans en Systèmes d’Information, avec des missions de Conseil et Formation dans des domaines d’activité très variés, il s’est vite passionné pour la Pensée Visuelle et la Gestion des Connaissances. Il est aujourd’hui un spécialiste reconnu du Mapping en entreprise, en plus des aspects de Management de l’Information.
“Depuis des années, j’accompagne des entreprises, où l’axe de changement se situe tant au niveau des tâches projets que des choix stratégiques. Les pratiques visuelles ont cet avantage de rendre ces mouvements visibles, de les ouvrir aux échanges et aux contributions. Faire bouger ainsi les représentations individuelles des managers selon un double objectif : faire changer et changer soi-même. Parce que la culture organisationnelle est le reflet des niveaux de conscience des équipes dirigeantes. Elles influencent la culture de l’entreprise et impriment leur marque sur les comportements des individus, qui à leur tour vont remodeler la culture.
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